samedi 29 septembre 2012

Cochon farci, Eugène Savitzkaya

Avec une chemise et sous la chemise un écureuil
le cul de l'écureuil nous montre le soleil et si on s'écarte
du soleil, on voit sous la queue la figue qui a perdu
son tain, moins bleue que dans le verger et plus
brillante, la jeune fille de la fête touchait chaque
feuille avec sa férule et chaque ongle des mains tombait
sur l'herbe parmi les pétales, les doigts les plus hardis
étaient châtiés plus de dix fois et disparaissaient
du dictionnaire, elle fouetta tous les os, descendant
et remontant l'échelle,
à chaque coup sur l'occiput, le garçon donnait sa vie,
ses poils, la plus grande part de sa salive et son pinceau
qui trouvait sa logette dans le coeur d'une aisselle
familièrement nommée sapote, à chaque coup sur le nez,
on but du sang, à chaque coup sur la pomme d'os on mourut,
l'ortie révéla les nerfs, le paprika tira les langues,
langues qui purent courir et virevolter.

Boîte à couture, SD
Cochon farci, E.S, édition de Minuit, 1996

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