Comment faire que l'Histoire reparte
de cette plage? Comme vous, je la vois.
Incontestablement, elle est là,
et c'est notre espace alors c'est
notre temps. Notre contemporanéité
absolue au niveau de nos
culs posés là. Là nous tenons
nos assises. Nous sommes adéquats
à la situation par nos fesses déjà,
camarades. Je le sais. Mais il faudra
bien les bouger. Pas question
de se complaire dans la contemplation.
Et plus souvent vous devriez
venir à Boulogne, voir ce que c'est
qu'une cité industrielle, et
un grand port: travail, circulation,
jour et nuit, sans arrêt. L'économie
maîtresse de tout, trains et camions,
les bateaux qui rentrent, qui sortent. Ca
n'arrête pas de se croiser; klaxons
sirènes, cornes de brume...
Mille lumières dans la nuit, et le ciel
rouge, embrasé du feu des industries.
Toute cette furie, oui,
et les gens qui partent au turbin
ou qui en reviennent, hagards, harassés,
les ouvriers, le prolétariat urbain,
hommes, femmes...Nos frères,
nos camarades - non, oh! vous ne les
connaissez pas assez. venez voir leurs yeux,
venez croiser leurs regards, venez
vous mesurer à leur regard, mes petits
amis, mes tout petits
amis. Ils sont grands. Ils vous écra
seraient sur leur manche comme une
crotte de nez. Et leurs yeux!
c'est du feu! mettraient le feu
à vos entrailles... Mais notre histoire
commence bien par cette plage.
Ivar Ch'Vavar, 2011
Six filles, six garçons sur un grand pan de la planète: Berck, et en un temps exorbité: le début des années 1970. Ils viennent et ils vont. - Ils viennent et le lecteur les regarde passer. (extrait de la 4° de couverture)
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