MER
Je marche sur mes eaux de femme.
Je t’expliquerai qu’il y a une mer salée
et une mer pleine d’amour.
La ligne de démarcation a été ma poésie.
Avec elle j’ai divisé les mystères de la mer
et mon propre mystère.
Cependant j’ai compris que dans les petites
choses,
comme ma modeste maternité,
il existe des mers infinies.
Où s’alternent seiches et larmes,
des choses jamais vues et grandeur de Dieu.
Et j’ai compris que la poésie est inutile.
Comme la beauté de la mer,
si on ne pense pas à qui l’a créée
qui est un grand mystère.
Alda Merini, Dopo tutto anche te, Après tout même toi,
Oxybia Éditions, 06620 Le Bar-sur-Loup, 2009, pp. 80-81. Traduction française
de Patricia Dao.
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