mercredi 3 octobre 2012

Alda Merini, Mare







MER



Je marche sur mes eaux de femme.

Je t’expliquerai qu’il y a une mer salée

et une mer pleine d’amour.

La ligne de démarcation a été ma poésie.

Avec elle j’ai divisé les mystères de la mer

et mon propre mystère.

Cependant j’ai compris que dans les petites choses,

comme ma modeste maternité,

il existe des mers infinies.

Où s’alternent seiches et larmes,

des choses jamais vues et grandeur de Dieu.

Et j’ai compris que la poésie est inutile.

Comme la beauté de la mer,

si on ne pense pas à qui l’a créée

qui est un grand mystère.


Alda Merini, Dopo tutto anche te, Après tout même toi, Oxybia Éditions, 06620 Le Bar-sur-Loup, 2009, pp. 80-81. Traduction française de Patricia Dao.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire