Nathalie Riera
(Textes inédits, 2012)
l’ange et l’âne
dans l’infaillible
espéranto
du monde
parlent
du plaisir jamais
éteint
Mina Loy, Le Jazz de la veuve, Le Baedeker lunaire
sotto il sole fol
amour
:- :- :- :- :- :- :
à nos
rêves ferroviaires
des
lignes et des lignes
nous
emmènent
de
poésie échancrée
sous
l’étoffe dans les boutons
le songe
de tes mains
sur mes
mains
l’iris
du regard
–
à écailles d’or la sirène se cambre
dans la
madrague de ton amour –
ne lit
rien de la fable mélancolique
laisses
ouvert le jour et tous ses enclos
:- :- :- :- :- :- :
me hâle
au
soleil
du mot
la
vertèbre poésie l’angle cérébral la courbe animale
courtise-moi
encore je n’ignore rien de ton amour
féminité
sertie d’œillets de mer
de
pigment de pastel
:- :- :- :- :- :- :
ce
matin, Different trains
l’espéranto a des sonnets d’ivoire aux yeux bleus et
verts des rivières
lascif corsage effarouché – je te parle une langue
tressée de brun et de blond
s’apaisera
ton regard dans le fleuve de la chambre
:- :- :- :- :- :- :
flexus florens
Nathalie Riera
***
3
aimante matière amante sous ton dard
n’est pas venin mais hymne aux veines et aux racines
le crâne et l’encolure
des coutures et des brisures
travailler le fragment les feulements
me forger à coups de
ronces
ardente clairière est
mon art
quelque chose d’autre
que soi
sans injonction sans
adulation
EXTRAIT DE :
Nathalie Riera, Variations d’herbes, 2012
© Les Éditions du Petit Pois •
Béziers
***
4
(suite
inédite, 2012)
l’immobile plaine
hérissons de mots
grondement
d’insectes
l’hymne du poète
ne se fait dans l’évanescence
ni dans l’irisé
d’une aube
ni aux côtés d’une
chenille ou d’un papillon
mais dans
l’invective ?
le
crépuscule ?
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