pavane pour une nebbia
photo SD |
au début mes yeux sont pauvres
reflués comme dans
la marge
pèlerins soucieux de cuir
entre le sol et la soul
rebutés de ses dehors qui flottent
tout vert au vent
au
début mes yeux sont
organes et
non vue
et me
meurent
(forêt magicienne
ou
jardin d’os ? )
et
me murent
dans le début de toute vision
petits pas cuisiniers
fast feed
la poussière mange mes jambes
tandis que de mes manches
j’époussette l’invisible
ici
le
sec d’un ruisseau
scintille de remuements
mes yeux s’écaillent œufs
trop cuits
il faut l’échauffement et la marche
pour que
l’œil
s’ouvre
à chaque pas
sa levure
gonflé d’achoppements
d’aplats rouges et de vertiges pâles
de lanière dénouée aux sandales
pour le pain cuit dans le soir
bénédiction de ceux
que rien n’attend
à chaque enjambée
un tourbillon
sec
dans l’argile orangée
des passages
pilon repilé d’abandon
où confuse
flâne
une gigantesque
fourmi
traversier
l’oiseau parle la langue des écarts
ses envolées courbes
décousent nos raccourcis
d’impatients
arcs ballants
de bras de bottes
le souffle débité ronge
nos poumons fournils
d’été
c’est une fête cette peine cette sueur
pour peu qu’on allume
la pulsation des paupières
qu’on rouvre dans les pupilles
le charbon des gésines
à chaque pas
la peinture
balbutie une langue cavalière
une chevauchée commune
des sons englués de
toile
et de tissus d’organes
enfouis en nos chairs
empesées
malgré les frontières en sang
la terre se verse
d’impasses en
passes
nuit crayonnées d’âcre
en brûle-rondes incendiée
de clameurs éteintes incisée
d’un matin violine
la terre
s’amende de
son poids de vœux
orgeat bleu cahoteux
dégluti dans les bouches des collines
nous fûmes longs
de pénombres à gravir
revenus d’ocre comme de cordée
une simple pli-
ure de feux
scellait indéfiniment
l’origami des collines
la buée matinale
défroissait
nos fronts
apprêtés pour l’effort
piler
le chardon bleu
avec un peu de gomme arabique
pour l’évasement du aux ombres
une aile de choucas
frottée aux herses
des pinèdes
il fallut s’éteindre
l’orage a dit la messe
depuis
le sol mange des larmes
plein les mains
c’est ainsi,
vois-tu
qu’aux heures inverses
un peu de nous reluit sur l’empierrement
un nœud de gorge
cloué à l’aire des
évents d’aile
l’aire d’où
se surprendre à se suspendre à
cet
éclat de roche fendant
l’abîme
céleste
serres au ventre
être sa cible unique
l’aigle
cahin
cahot
tu te hisses
les mains crachant l’aride aux poix
la craie n’effraie ni
l’engoulement des brumes ni
le ronflement des derniers
morts
sourdant de la colline
nos joies s’y glissent,
petites convives des lares et des ogres
nous
bercés au creux où rien ne vibre
suffoqués sourds
les jambes en berne
là !!
de mille trouées dans le maillage des
coteaux
voir
l’herbage reluire
quand monte l’encens
des prières enfouies
nebbia !
nebbia !
(ou
était-ce nous
ces
perles de revenants nimbés
d’aube ?)
(inédit)
C'est beau...
RépondreSupprimerpersonnellement je suis plus "classique", dans la mise en page....
et d'ailleurs, ça serait intéressant ( je pense), de savoir quelle influence le choix de la disposition des phrases peut avoir sur l'interprétation ( et surtout en ce qui me concerne, une interprétation "orale": une influence sur la respiration, les intervalles,la compression et dilatation ( que les dits se bousculent ou s'étalent)
Il faut en effet tenir compte de la disposition...pour lire.
RépondreSupprimerMerci de votre visite...
SD