jeudi 22 mai 2014

Armand Dupuy et Aaron Clarke le 7 juin à la Petite Librairie des champs, à Boulbon

Vernissage 17.30
Lecture/rencontre 18 heures
Projections 19.30

Grand bonheur que cette rencontre avec Armand et Aaron qu'animeront le poète Yann Miralles et Sylvie Durbec

Un paysage – un passage serré, peut-être, ou
rien. Les verte bougent seuls dans leur noir, on
s'accumule dans les épaules, la maison s'enfonce.
La neige un peu bâtarde, les murs et ce morceau-là,
(une façade, le silence) ce trajet court d'une main
vers l'autre. Quelque chose se ferme en blanc, 
un blanc sale, on ne l'atteint pas. On rame triste
dans les combles, on pousse un peu la poussière,
les torchons, les journaux, les pots, les couleurs
soupe négligée – ce qui s'ajoute au blanc cède.
On pourrait dire l'ignorance est un doigt, on touche
avec. On met toute sa tête dans le geste : on dévale.

Par mottes froides, p. 15.

Armand Dupuy

oeuvre d'Aaron Clarke




J’aime penser que monter et descendre ont un sens pour le travail. Sans doute est-ce idiot, mais je suis à peu près persuadé qu’il me serait assez différent d’avoir un atelier de plain-pied, ou hors de la maison, ou à la cave (s’il y en avait une.)
*
Ce travail avec les bêtes n’est pas opposé à ce que j’ai peint ces derniers mois. On pourrait décrire le travail sur les tableaux précédents par l’enchaînement suivant : incertitude quant au « résultat », vitesse d’exécution, errance brève dans l’inconnu, « saisissement » du regard, travail achevé. Avec les bêtes, on pourrait dire : certitude quant au résultat (la forme est répétée d’un bord à l’autre), errance lente dans le connu (ou tout au moins le prévisible), travail achevé, « saisissement » du regard.
Bien que l’aspect formel soit différent, il faut bien constater que vitesse et lenteur produisent à peu près les mêmes effets. Ce qui se vit est identique : une forme d’errance. Ce qui se vit procède du même besoin : attendre que quelque chose se passe / paraisse. (apparition soudaine dans le brassage de matière / apparition dans le papillonnement de la multiplicité )
*
Ce travail a quelque chose d’idiot. Ces tableaux pourraient tout aussi bien faire un motif pour le papier peint d’une chambre d’enfant. Quelque chose de léger qui dénote avec le reste, peut-être. Mais ça n’a pas vraiment d’importance... même si cet écart m’interroge. Disons que l’usage que j’en fais vaut sans doute plus que ce qu’on en voit..
Frustrant, tout de même, que cet usage se dissolve dans l’apparence finale.

« Notes d'atelier » (Aaron Clarke) sur tessons.net


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire