dimanche 30 septembre 2012

6 ET 7 Octobre à BOULBON:l'ARBRE dans tous ses états


À BOULBON FÊTE DE L'ARBRE DANS TOUS SES ÉTATS

SAMEDI 6 OCTOBRE
Dès 9h venez participer aux interventions collectives sur les platanes de la
place : habillage et mise en couleurs... À 10h -Circuit-promenade dans la Montagnette : botanique, installations, lectures... Départ place Gilles Léontin.
À 14h -Ateliers d'écriture/arts plastiques -Cour de l'école des Saules.
À 14h -Circuit-promenade dans la Montagnette : botanique, installations, lectures... Départ place Gilles Léontin. À 14h30 – Ouverture du parcours artistique des jardins et des cours dans
le village -chapelle Saint-Marcellin : installations, expositions peinture,
sculpture... Plan des lieux à découvrir à disposition place Gilles Léontin. À 16h 30 -Inauguration du parcours artistique. Rendez-vous place Gilles Léontin.
À partir de 19h sur le parvis Sainte-Anne -verre de l'amitié suivi d'un pique-nique tiré du sac et à la nuit noire : Projections, surprises lumineuses...
DIMANCHE 7 OCTOBRE
À partir de 10h -Stands, animations, ateliers -Place Gilles Léontin. De 10h à 12h -Ouverture du parcours artistique. À 13h -Repas au Café du Commerce, sur inscription -15€. De 15h à 17h -Ouverture du parcours artistique. À 16h lecture d'un conte.

Contact : François Ridard au 04 90 43 94 82 
ou Sylvie Durbec 06 26417042

Un sonnet de Michel Ange

Beauséjour, 30/09




I'mi son caro assai più ch'i non soglio
Poi ch'i't' ebbi nel cor, più di me vaglio,
Come pietra, c'aggiùntovi l'intaglio,
E' di più pregio che'l suo primo scoglio.
(...)
je me suis cher bien plus qu'à l'accoutumée,
Depuis que tu es en mon coeur je vaux plus que moi-même,
Comme la pierre qui d'avoir été taillée
A trouvé plus de prix que son roc originel.

Traduction Georges Ribemont-Dessaignes

samedi 29 septembre 2012

Cochon farci, Eugène Savitzkaya

Avec une chemise et sous la chemise un écureuil
le cul de l'écureuil nous montre le soleil et si on s'écarte
du soleil, on voit sous la queue la figue qui a perdu
son tain, moins bleue que dans le verger et plus
brillante, la jeune fille de la fête touchait chaque
feuille avec sa férule et chaque ongle des mains tombait
sur l'herbe parmi les pétales, les doigts les plus hardis
étaient châtiés plus de dix fois et disparaissaient
du dictionnaire, elle fouetta tous les os, descendant
et remontant l'échelle,
à chaque coup sur l'occiput, le garçon donnait sa vie,
ses poils, la plus grande part de sa salive et son pinceau
qui trouvait sa logette dans le coeur d'une aisselle
familièrement nommée sapote, à chaque coup sur le nez,
on but du sang, à chaque coup sur la pomme d'os on mourut,
l'ortie révéla les nerfs, le paprika tira les langues,
langues qui purent courir et virevolter.

Boîte à couture, SD
Cochon farci, E.S, édition de Minuit, 1996

jeudi 27 septembre 2012

6 et 7 octobre à Boulbon: fête de l'arbre!


Place aux arbres !
Et, comme chacun de nous a très souvent SON histoire d'arbre(s), nous vous proposons de la raconter sous la forme que vous souhaitez en prenant part aux journées des samedi 6 et dimanche 7 octobre

Voici les grandes lignes du programme de ces DEUX JOURNÉES CONSACRÉES À L 'ARBRE DANS TOUS SES ÉTATS  

SAMEDI 6 OCTOBRE
  • Circuit-promenade dans la Montagnette du côté de la source.
Botanique, ateliers d'écriture et d'arts plastiques, installations... "in situ".
Si vous avez envie d'intervenir en chemin, de proposer une halte (musique, lecture, danse, ...), n'hésitez pas à nous faire signe.   

  • Parcours artistique dans le village et dans les cours et jardins privés.
Expositions – Installations – Performances... (un plan détaillé des lieux d'exposition sera diffusé).
Comme l'an dernier avec ROUGE, toutes les productions à base ou à propos d'arbres, quels qu'ils soient, sont les bienvenues... et nous sommes impatients de découvrir vos créations !
Tous les formats, supports, techniques et autres performances sont possibles comme la peinture, la photographie, la vidéo, la danse, la musique, la poésie, la lecture, la sculpture, la couture, la broderie, le tricot, la cuisine...
Ces réalisations pourront être individuelles ou collectives au sein de vos familles, associations, groupes d'amis...
  • En soirée, pique-nique tiré du sac et projections parvis Sainte-Anne.

DIMANCHE 7 OCTOBRE
* Place Gilles Léontin
  • Stands - Animations – Ateliers. Un stand "petit vide grenier" est prévu. Nous collectons les objets ayant un rapport (plus ou moins direct !) avec l'arbre.   
  • Interventions sur les platanes. 
    Créations collectives auxquelles vous êtes invités à participer. 

mardi 25 septembre 2012

Prière de Pasolini à sa mère


Prière à ma mère

Il est difficile de dire avec les paroles d'un fils

ce à quoi dans mon cœur je ressemble bien peu.

Tu es la seule au monde qui connaît mon cœur,

ce qu'il a toujours été, avant tout autre amour.

Pour cela, je dois te dire ce qu'il est terrible de savoir :

c'est de ta grâce que naît mon angoisse.

Tu es irremplaçable. Pour cette raison, ma vie
est condamnée
à la solitude, cette vie que tu m’as donnée.

Et je ne veux pas être seul. J'ai une faim infinie
d'amour,
de l'amour de corps sans âme.

Parce que l'âme est en toi, est toi, mais tu es
ma mère
et ton amour est mon esclavage.

J'ai vécu l’enfance en esclave de ce sentiment très élevé, irrémédiable et  d'un engagement total.

C'était la seule façon de me sentir en vie,

la seule couleur, la seule forme : à présent, c'est fini.

Nous survivons : dans le désordre
d'une vie
nouvelle privée de raison.

Je t'en supplie, oui, je t'en supplie : ne meurs pas.

Je suis là, seul, avec toi, en un futur avril.
(Tentative de traduction SD)

Deux beaux moments poésie et musique! La Petite Librairie en danse encore de joie!

Michaël Glück et Nathalie Riera
Marielle Anselmo
Quelques images de ces deux journées du 22 et 23 septembre avec Marielle Anselmo et Nancy Kouvarakou samedi soir et Michaël Glück et Nathalie Riera le dimanche.
Lectures, rencontres, musique et présentation de la revue papier des Carnets d'Eucharis animée par N.Riera dont le thème portera sur les écrits et la personnalité hors du commun de Susan Sontag.
Nancy Kouvarakou

Public nombreux et attentif!

vendredi 21 septembre 2012

Pier Paolo Pasolini, Alla sua madre


E’ difficile dire con parole di figlio
ciò a cui nel cuore ben poco assomiglio.
Tu sei la sola al mondo che sa, del mio cuore
ciò che è stato sempre, prima d’ogni altro amore.
Per questo devo dirti ciò che è orrendo conoscere:
è dentro la tua grazia che nasce la mia angoscia.
Sei insostituibile. Per questo è dannata alla solitudine
la vita che mi hai data.
E non voglio essere solo. Ho un’infinita fame d’amore,
dell’amore di corpi senz’anima.
Perché l’anima è in te, sei tu, ma tu sei mia madre,
e il tuo amore è la mia schiavitù.
Ho passato l’infanzia schiavo di questo senso alto,
irrimediabile, di un impegno immenso.
Era l’unico modo per sentire la vita,
l’unica tinta, l’unica forma: ora è finita.
Sopravviviamo: ed è la confusione di una vita
Rinata fuori dalla ragione.
Ti supplico, ah, ti supplico: non voler morire.
Sono qui, solo, con te, in un futuro aprile…
                                                                                   P.P.P

lundi 17 septembre 2012

Nathalie Guen, un cheveu blanc sur la langue...




Un coup d’inconsolation
C’est ce qu’elle avait sur la tête comme au ciel
Pour passer le temps elle faisait de la scie musicale avec son cheveu blanc sur la langue
Les mots longs elle les faisait vibrer comme un archet
Des fois elle en avalait
Heureusement son cerveau lui envoyait un message dès qu’elle mangeait  du savon
          Elle recrachait tout sans regarder en face
Elle a  perdu beaucoup d’amis comme ça


Elle a jamais pu jeter un noyau elle pensait que dedans c’était comme dehors
Qu’il fallait les garder dans la poche ou dans la bouche
Avec le cheveu blanc la langue et les noyaux   elle avait du mal à parler
Elle habitait une île entourée d’arbre où les bateaux qui ne  voulaient plus être dans l’eau  se cachaient
Elle disait rien
Elle savait qu’elle avait un figuier sur un aéroport qui lui ferait de l’ombre et des confitures

 Enfin le pilote, prudent ramène le navire.
             Les matelots sont contents.

inédit


...nous disent les arbres, Nathalie Riera




ce que la terre
contient de passé
et ce peu de futur


dans l'embrasure
du sinistre


il n'y a plus
de musique
à nos fenêtres


des moustiques
dans l'embrasement des trilles


les grincements des invectives
des plissements de peau
de pierre
de mon gosier d'oiseau
j'écris


Nathalie Riera, Puisque Beauté il y a, Lanskine éditeur

dimanche 16 septembre 2012

La pleurante des rues de Prague, Sylvie Germain

...La terre vers laquelle il nous faut sans cesse revenir, par tous les chemins, qu'ils soient de boue, de pierre, d'eau ou de ciel. Et les chemins de l'encre participent de tous; ils sont des raccourcis. Des raccourcis en tortueux labyrinthes qui nous font déboucher parfois, abruptement, sur la plus claire des clairières. Un instant, la vie est là, et nous sommes au monde. Nous nous tenons au vif, au mitan du monde, dont il nous semble frôler enfin le sens et la pleine beauté. Un instant la vie est là, lumineuse, et le monde nous est offert. Cela ne dure pas, mais cela laisse des traces, - runes d'amour fou gravées au profond de la chair, de la mémoire, et du désir de la pensée. Runes qui longtemps, longtemps, scandent leur chant en sourdine dans notre sang.
(...)

Folio n°2590

jeudi 13 septembre 2012

Dans la suite des jours, le couteau, Michaël Glück,

Iphigénie,
I

L'eau, à peine une eau, rien, l'immobilité même.
On dirait que le sel est un étau de glace.
Le temps s'est arrêté. Les voiles inutiles
ont été repliées. Pas une ride, eau morte.

Le ciel accable les guerriers. Colères sourdes.
Si les vents quelquefois se lèvent, c'est en vain.
Les grands mâts arrachés ont noué leurs racines
dans la terre d'Argos. Eau morte ou sang gelé.

Les corps sont épuisés. Nul combat, nulle ivresse,
si ce n'est cette rage impuissante qui cloue
le Spartiate à sa haine où couve l'impatience.
Dans Aulis, on attend. On ne fait que cela.

On boit, on mange, on baise, on caresse une lame,
on dort pour oublier l'attente et son objet,
on joue à qui perd gagne au trictrac, à la mourre.
un homme singe Hélène, un autre le Troyen.

On boit, on mange, on passe, on dort dans la légende.

(...)
Edition de L'Amourier

La petite librairie de Boulbon rouvre ses portes le 22 et le 23 septembre pour accueillir les poètes!

Il y aura de la musique et de la poésie

avec Nancy Kouvarakou et Marielle Anselmo le samedi à 20 heures

mais aussi avec Michaël Glück et Nathalie Riera le dimanche à 15 heures

et peut-être du soleil

et du vin

et des livres!

contact: 0626417042




mercredi 12 septembre 2012

6 & 7 octobre la fête à Boulbon autour de l'arbre




 HISTOIRES D'ARBRES A BOULBON
Helsinki, centre ville, septembre 2012

SAMEDI 6 ET DIMANCHE 7 OCTOBRE 2012


Boulbon, photo SD

NOUS COLLECTONS PELOTES DE LAINE OU DE COTON
NOUS RECHERCHONS TOUTE PERSONNE INTÉRESSÉE POUR PARTICIPER À CET OUVRAGE
A Helsinki septembre 2012, photo FR

Paola ALLIEVI 0490439254 / Véronique HOFFMANN 0490439092 boulbonalencresympathique@gmail.com 

mardi 11 septembre 2012

Anthologie de poètes francophones, parue au Mexique en 2010, Espejo de Viento

Aujourd'hui une poète suisse née en 1942, Claire Krähenbühl:

Cet ange de feu... Ese angel de fuego...

cet ange de feu qu'on avale
sabre liquide et noir
ou rouge ou d'or
cet ange ruisselant
qui brûle au passage
on le cache comme un amant

Cet ange au nom secret
il entre par la bouche
et descend
jusqu'au noir secret de la mort

cet ange au nom qu'on ose
à peine chuchoter
            Alcool

Cet ange maternel au doux corps
déployée corolle
offerte sans question ni clause
à notre soif
on rêve qu'il se change
en lait brûlant d'Orphée
Alors que dans le noir maille après
maille il défait notre histoire


, in La Renouée, Vevay, Aire, 1997

dimanche 2 septembre 2012

Les îles, Marielle Anselmo et Nancy Kouvarakou le 22 septembre à Boulbon

Tunisie, La Marsa, 2009




les quelques mots
que je sais dans ta langue

                étoiles
                pain
                poisson
                amour
                eau
                mer
                clair de lune
                jour
                nuit

quelques mots
pour aller
entre les îles

approcher
la vérité
de tous les jours


les premiers mots de la langue



Marielle Anselmo, extrait de Jardins, édition Tarabuste 2009



"Les îles / τα νησιά" est un travail à deux voix, l'une parlée l'autre chantée, l'une en français l'autre en grec.
Ce travail est né d'une rencontre entre Marielle Anselmo et Nancy Kouvarakou, en Grèce, il y a 3 ans, et du désir de mettre en écho poèmes et chansons : de faire résonner les poèmes de Marielle Anselmo, écrits en voyageant en Grèce, et la voix de Nancy Kouvarakou qui, s'accompagnant à la guitare, c
hante dans sa langue des chansons dont elle est l'auteur.
Choses simples, paysages, sensorialité, mouvements : chacune des deux auteures, empruntant des voies différentes se trouve, au détour d'une inflexion, en écho de l'autre, avec sensibilité. La voix chantée donnant à entendre incidemment la première voix, celle qui était là avant le poème - son autre voix.

Les poèmes "Les îles" de Marielle Anselmo sont, pour la plupart, extraits du recueil "Jardins" (Éd. Tarabuste, 2009).
Les chansons de Nancy Kouvarakou sont extraites d'un disque en cours d'élaboration.

Marielle Anselmo vit et travaille à Paris (après avoir vécu en Tunisie et au Japon). Elle est l'auteur de livres de poèmes : "Une nuit" (Les Arêtes, 2007), "Jardins" (Tarabuste, 2009) et achève aujourd'hui le recueil "Vers la mer". Elle collabore fréquemment avec d'autres artistes (plasticiens, musiciens, comédiens). Ses poèmes ont été traduits en anglais, grec, arabe, vietnamien et japonais.
Nancy Kouvarakou est une auteure-compositrice-interprète grecque née à Athènes en 1974. Sa musique est le fruit d'influences plurielles, des traditions folks et celtiques aux chansons grecques mélancoliques des années 50 et 60. S'accompagnant à la guitare, elle s'est produite dans divers lieux (bars, spectacles, festivals) et à la télévision.

Voyage en Italie, Jean Giono, la Toscane, le vent...




"Très peu de différence entre la couleur du ciel et celle des oliviers: c'est une lessive bleutée; dans celle des feuillages il y a un peu plus de cendres. Nulle part on ne voit cet azur cru qui provoque l'admiration béate des sanguins.
On peut me répondre que je suis ici au début de l'automne, que l'été la couleur du ciel est différente. C'est possible. J'ajoute qu'aujourd'hui le temps est en partie couvert. Mais la bise froide qui souffle, et ressemble au mistral par son tranchant, nettoie vigoureusement tout l'horizon vers le sud-ouest et l'ouest. Le ciel ne peut pas être plus clair qu'il n'est de ce côté-là, avivé, au surplus, par le rapport des ombres qui s'entassent à l'est.
Je déteste l'azur. Que de bleu sur terre! (...)
Du côté de Pistoia, l'horizon couleur de vieille encre délavée joue avec des ocres, des vermeils et des taches de pourpre."
Jean Giono, Voyage en Italie, Gallimard, 1953

samedi 1 septembre 2012

Prochaine Petite Librairie le 22 et 23 septembre, de la musique, de la poésie!

Nous aurons le plaisir pour fêter l'automne d'accueillir le samedi 22 :



- à 20 heures la poète Marielle Anselmo et l'auteur compositeur interprète d'origine grecque Nancy Kouvarakou qui chantera ses compositions et accompagnera Marielle.

Le dimanche à 15 heures ce seront deux poètes que nous accueillerons, Michaël Glück et Nathalie Riera pour des lectures croisées.


Tout cela entrecoupé de réjouissances à boire et à manger que nous partagerons pour l'occasion! Le samedi soir, l'association offrira la boisson. Vous apportez le reste!
 Ensuite la Petite Librairie fera une pause jusqu'en décembre où nous fêterons la poésie finlandaise en compagnie d'artistes du Nord de l'Europe.

Ce jour-là il y aura également  un atelier pop up conduit par Fanny Farel (il reste deux places) de 9 heures à 17 heures
contact 06 26 41 70 42